HISTOIRE AVEC UN GRAND << H >>

Coucou la jeunesse, tout va comme vous voulez ? Et les vacances pour ceux qui en ont eu, ça s'est passé tranquille ? Moi je ne suis pas mécontente de reprendre les cours. Je suis encore plus ravie de reprendre mes petites habitudes de forumeuse. GROS KISS à tous. Me revoilà !

HISTOIRE AVEC UN GRAND << H >>

(Ceci n'est que fiction, je ne souhaite en aucun cas porter préjudice aux acteurs ni à leur famille)



Vous venez d'ouvrir le livre de l' Histoire relatée par un jeune noble désoeuvré que la vie ennuie. Les responsables de la sauvegarde du patrimoine de la cour française nous ont autorisés à utiliser les manuscrits contemporains de l'époque en question : le XVIIIè siècle. L'approche historique est individuelle et révèle des zones d'ombres. Êtes-vous prêts à vous plonger au coeur des tumultes ? Au fond des non-dits ? Oui ? Dans ce cas, accrochez-vous, car vous ne le regretterez pas !



- Mère, projetez-vous de visiter sa majesté notre souverain ? Demandai-je, moi, Joachim de la Chauroie, en lissant ma perruque.
- Le roi m'a gentiment conviée au bal de Saphir, une délicate cérémonie donnée en l'honneur de notre adorable reine. Avez-vous remarqué son teint de porcelaine ?
- Si vous voulez mon avis, Mère, il faut se tenir éloigné de tout ce faste. Le peuple meurt de faim alors que la cour dépense sans compter. Cela ne va pas durer éternellement, ajoutai-je.
- Joachim, je vous somme pressément d'utiliser une intonation révérencieuse envers votre mère, dit le duc de la Chauroie en pénétrant furieux dans leur boudoir. En quoi consiste ce revirement ? Seriez-vous transporté par quelque jouvancelle du Tiers-Etat ? Ressaisissez-vous et laissez de côté ces allégations de rapatons, mon fils !
- Veuillez excuser ses manières, très cher, répondit ma mère, si encline au pardon. Les précepteurs exercent trop de pression sur lui. Ses essais de littérature latine tiendraient du prodige. Avouez que ce n'est pas très exaltant pour la jeunesse. Prenez donc un moment de liberté, Joachim.
- Merci Mère, répondis-je docilement. Je m'en vais de ce pas quêter l'inspiration aux abords du bourg.
Et je partis vers les murs extérieurs de la ville, remerciant Mère en pensées. Elle avait si bien su détecter l'ennui que je ressentais. Je me défis de mes apparâts ; une fraise de soie pure ne serait pas du meilleur effet au sein de la populace. A présent seul mon teint clair me différenciait des paysans habitués au grand air. Je ne m'attendais pas à faire une rencontre intéressante ; un peu plus loin un semblable de haute taille pestait contre sa roue embourbée.
- Puis-je vous être d'une quelconque assistance ? Demandai-je avec affabilité.
Mon interlocuteur me dévisagea avec étonnement puis dit :
- Tu uses du bien beau langage, l'ami. Feue ma mère en aurait bien été aise. Je t'offre le logis et la pitance pour deux jours et deux nuits contre la force de tes bras.
La proposition était plus que tentante afin de sortir des habitudes lassantes mais les bonnes manières refirent surface :
- Je m'en voudrais d'abuser de votre hospitalité...
Je reçus un sourire franc, gage de gentillesse.
- Que nenni ! N'aies point peur ! C'est jovial de par chez nous !
- Les mots me font défaut pour exprimer ma gratitude l'ami... ?
- Michel le Bel, pour te servir. Au bout du chemin on peut y voir ma ferme. Avec de la chance, mon aîné Lancelot y travaille. Je l'imagine plutôt en charmante compagnie ou à la Taverne des Quatre Chemins.
Michel le Bel portait bien son nom. C'était un homme de labeur, avenant et d'une grande intelligence malgré son manque de richesse. Son frère quant à lui, brillait par son absence. C'est ainsi que naquit notre amitié. Je ne me doutai pas qu'elle serait de courte durée.


NDLR : Lancelot = Lincoln des temps anciens, Michel le Bel = Michael.

bonne idee que tu as eu moi qui adores les histoires qui ont rapport avec les legendes

J'aime bien ton début. Je trouve que ça change un peu.
vite mets nous une suite stp

Contiinue jadoore les histoires qui ont un rapport avec le passé bravo pour l'idée!

contiinue vraiiment

Bravo pour cette histoire, le début est vraiment super.

J'éspère que tu vas inclure aussi Sara dans ton histoire.

Continue et poste pleins pleins de suites!!!!!

Coucou.



Je décidai d’envoyer une missive à Mère, afin qu’elle ne s’inquiétât. La culpabilité qui rongeait mon cœur s’envola à l’odeur du foin et mes plans de bon enfant disparurent. Ma nuitée dans la grange, au son des grillons, m’avait remis d’aplomb. Je sortis des limbes de mon brouillard. Dehors, mon nouvel ami, tirait une charrette lourde de victuailles. Son potager regorgeait de légumes du soleil, pleins de vie et d’énergie.
- Le ronfleur est-il dispos ?
Je rougis sous l’insinuation.
- Accepte mon pardon. Je ne pensais guère m’assoupir jusqu’à tantôt. L’air pur de ta bourgade m’est bénéfique, répondis-je, embarrassé.
- A la bonne heure ! Allons au marché obtenir pièces et offrandes en échange de ma récolte. Une visite des environs s’impose alors, pour tes yeux et pour mon frère. Je ressens quelque inquiétude, son absence n’a que trop duré.
- Je te suis.






Michel le Bel connaissait un nombre impressionnant des passants que nous croisâmes : de la vieille indigente du croisement de la Grand-ville au tanneur de l’avenue principale. Tous l’adoraient. Les demoiselles pouffaient au moindre de ces sourires et l’on m’accueillait les bras ouverts, moi son nouvel ami. Sur le chemin du retour, le crépuscule pointait et nous marchions, bredouilles, sans nouvelles de Lancelot. Nous nous déplacions dans un dédale de ruelles interminables. Je ne sais point encore comment Michel réussit à s’orienter. L’habitude sans doute. Soudain, une lame acérée se matérialisa devant mes yeux, me remplissant d’effroi. J’entendis vaguement mon ami enjoindre à mon agresseur de revenir à la raison. Puis leur dialogue se stoppa brusquement sous nos hoquets de stupeur.
- Reviens ! Ne sois plus en fuite ! La porte t’est ouverte à jamais ! Reviens… criait Michel, désespéré au vandale qui courait.
Je compris plus tard, qu’il s’agissait de ‘Ti Lancelot, le descendant de son frère. Livré à lui-même, il s’en prenait à la populace pour survivre. Michel me pria de retourner à mes châteaux. D’après lui, nous n’appartenions pas au même monde. Son jugement me fit de la peine mais je compris peu de temps après, alors que Mère dégustait son thé, qu’il avait sans doute voulu me protéger des dangers de la bourgade. Le brave homme ! Fort de cette certitude je revins le voir mais il me manifesta un intérêt désuet. J’entendis en ville que son cœur appartenait à une certaine Séraphine.




NDLR : Séraphine = Sara des temps anciens, 'Ti Lancelot = L.J

J'adore!!! Vivement la suite !!!
tu as beaucoup de talent pour écrire dans un tel registre! Et puis l'idée est tellement originale !!!

Merci, c'est gentil. Mais je me rends compte que c'est beaucoup plus complexe que je ne le pensais. C'était moins casse tête pour l'écriture de mes autres fics

Oui, j'imagine! Alors bon courage!

Joachim ne baisse pas les bras. Il veut jouir des aventures du peuple et décide de rejoindre son ami Michel.



Je me cachai prestement derrière une meule de foin géante. J’entendis alors Michel rire à grands éclats.
- Sors de ta cachette le fortuné. Ça fait une semaine qu’on joue à ce jeu.
- Durant tout ce temps tu m’as repéré et n’as rien dit ? Demandai-je dépité.
- Oui, malgré mes tourments, j’ai l’œil. Croyais-tu que je n’apercevrais pas les besognes de la ferme accomplies et ces fromages que tu me subtilises pour te rassasier ?
- Ces petits larcins te seront remplacés dès que je repasserai pas la demeure familiale, sois sans crainte. Ton amitié m’importe et je regrette notre séparation en mauvais termes. Tu parlais de tourments ; j’en ai quelque idée mais je souhaiterais que tu m’expliques quelle en est leur nature.
- Vois-tu Joachim, la famille c’est sacré, commença Michel. En tout cas, l’idée que je m’en fais. J’ai abandonné l’école des Saints Pères pour travailler au champ et nourrir les proches. Cependant ni Lancelot ni ‘Ti Lancelot ne montre le bout de leur tarin. Je me suis constitué un petit pécule pour les jours difficiles. Aussi, serons-nous à l’abri du besoin.
- J’admire ta loyauté Michel. Nous pourrons repartir à leur recherche si les labeurs ruraux n’auront pas raison de toi. Est-ce tout ce qui te tracasse ?
- Tu es bien inquisiteur mon ami. En effet, j’ai rencontré la plus belle des demoiselles. Ses cheveux cuivrés chatoient avec les rayons du soleil. Ses lèvres sont aussi délicates que la rose des bois et sa taille, je la serrerai aisément de mes deux mains. Chacun lui accorde une douce parole à laquelle elle répond timidement. Elle est la gentillesse même. Elle s’appelle…
- Séraphine, répondis-je à sa place.
- Comment sais-tu ces choses l’ami ? Je t’ai chassé quelques jours plus tôt et te voilà devin ?
- Mais non, ton foyer me manquait tellement que je m’y réfugiais à ton insu et me promenais au cœur de la ville. Cette jouvencelle récolte les éloges de tous au point de recevoir quelques commentaires grivois par les travailleurs qui se réunissent à la Taverne des Quatre Chemins. Je te conseille donc la plus grande prudence.
- Certes. Il me faudra d’abord lui causer. J’étais comme pétrifié en la voyant. Elle ne m’a même pas adressé la parole. A tout le monde mais pas à moi.
Michel était dépité. Je ne m’inquiétais pas, mes connaissances en la gent féminine me laissaient présager un bel avenir pour eux. Il ne pourrait en être autrement au vu du couple épatant qu’ils formaient.



Séraphine choisissait des légumes sur les étals du marché. Sans satisfaction. Elle bifurqua par le sentier pour l’arrière du marché. Elle croisa alors les prunelles de cet homme, celui dont le regard l’avait envoûté il y a 3 jours de cela. Elle voulut passer son chemin quand il la héla :
- De beaux légumes pour une belle demoiselle, Séraphine ?
- Comment connaissez-vous mon identité sieur… ?
- Sieur Le Bel. Je suis fermier, ébéniste… pour vous servir. Vous venez d’arriver en ville. Personne ne vous croisait auparavant.
- Cela est vrai. Le travail manquait dans les villages alentours. Aussi me suis-je rendue dans ces contrées pour gagner de quoi survivre. Je travaille à la prison de la Bastille où je m’occupe de sustenter les prisonniers. Le pauvres sont privés de lumière, de soins et de gaité. Je me charge d’y remédier du mieux que je peux.